Jessica Michault : ’’Faire ressentir l’ambiance d’un défilé’’
This article first appeared on Stilleto by Laurence Benaim.
Ancienne journaliste de mode au New York Times ou à Vogue, Jessica Michault a récemment rejoint, en tant que rédactrice en chef, Valerio Mezzanotti et Valerio Nappi, fondateurs de Nowfashion. C’est le premier magazine de diffusion en temps réel de photos et d’informations dédiées aux défilés et à l’univers de la création. Confessions d’une accro à la mode.
Laurence Benaim
Quelle impulsion souhaitez-vous donner à Nowfashion ?
Notre point d’orgue, c’est l’interactivité, une dynamique essentielle au web. Apporter, par exemple, en liens des défilés, la possibilité de se procurer la musique du show, assister à ce qu’il se passe en backstage, interagir sur les réseaux sociaux, ou encore regarder une interview du créateur parler de ses inspirations. Aujourd’hui, tout le monde souhaite être assis au premier rang. Nous voulons faire vivre ces moments rares au plus près de la réalité. Pas simplement montrer les looks mais faire ressentir l’ambiance et faire vivre les mêmes frissons.
Comment imaginez-vous l’avenir de la mode ?
Le principe des saisons n’a plus de sens. C’est dépassé. D’autant que c’est un rythme insoutenable pour les créateurs, qui aboutit à des catastrophes. Les collections croisière correspondent davantage au monde dans lequel on vit. J’ai l’impression que l’on va davantage assister à des défilés-événements exceptionnels, comme récemment avec Ferragamo.
Votre plus grande émotion ?
Il y a plusieurs années déjà. Un défilé de la maison Guy Laroche d’Alber Elbaz, j’en ai eu des frissons. Je me souviens d’une petite robe à fleurs toute simple, superbe. Je regrette encore aujourd’hui de ne pas l’avoir achetée.
Vous êtes collectionneuse ?
De sacs à main. Je ne peux pas vous dire le nombre, mon mari va me tuer ! Facilement 300. J’ai un sac fétiche pour chaque saison. En ce moment, c’est un Chanel. Mon dernier achat est une pièce sur-mesure de Olympia Le-Tan faite sur le modèle de la couverture de mon livre d’enfant préféré, The Story of Ferdinand, de Munro Leaf. Je l’ai attendu six mois, vous ne pouvez pas imaginer le bonheur que ça a été de le recevoir. J’ai également une grande collection de peignes vintage. La plupart d’entre eux date du 18e siècle.
Ce qui ne quitte jamais votre sac à main ?
Un stylo offert par ma belle-mère. Dit comme ça, cela n’a pas l’air sexy, mais elle me l’a donné lors de la naissance de ma deuxième fille et j’y tiens beaucoup. C’est mon stylo fétiche.
Votre talisman ?
Si vous demandiez à mon mari, il vous dirait certainement mon téléphone portable. J’écris mes articles sur mon smartphone et j’y télécharge de nombreux livres. En ce moment, je suis plongée dans la lecture de Fifty Shades of grey, de E. L. James.
Vos trois hot spot ?
Le Palais Royal, avec la boutique vintage de Didier Ludot. L’Hôtel Costes. J’adore m’y installer et observer les clients qui observent eux-mêmes les clients. C’est passionnant ! Et j’y rencontre toujours quelqu’un que je connais. C’est un endroit agréable en été, avec une terrasse pour profiter du soleil. Et puis, il y a des petits recoins sombres pour des rendez-vous galants. Le Silencio, le club de David Lynch. Un endroit intime, miniature, j’adore ses caves voûtées et son escalier Eiffel.
Le meilleur endroit pour flâner ?
J’aime beaucoup le 10e arrondissement, un quartier qui bouge avec de nombreuses boutiques de jeunes créateurs. Je vais souvent Chez Prune pour y travailler. J’y apprécie particulièrement leur chocolat chaud, une merveille!
Votre short list pour la rentrée ?
Je viens de commander toute ma garde-robe chez Haider Ackermann, dont un manteau en cuir aubergine façon biker. Son défilé m’a fait pleurer.
Votre dicton ?
Il vaut mieux demander pardon que de demander la permission.
Interview Céline Hussonnois Alaya
Le petit guide de Jessica Michault :
– La boutique vintage de Didier Ludot, 24 Galerie Montpensier – Jardin du Palais Royal, Paris 1er, 01 42 96 06 56
– L’Hôtel Costes, 239 Rue Saint-Honoré, Paris 1er, 01 42 44 50 00
– Chez Prune, 36 Rue Beaurepaire, Paris 10e, 01 42 41 30 47
– Le Silencio, 142 Rue Montmartre, Paris 2e, 01 40 13 12 33
