đ Celebrities' Children for ANTIDOTE
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Fils et fille de : comment la nouvelle garde de célébrités a eclipsé ses parents
Faites place supermodels, au revoir actrices hollywoodiennes, le monde de la mode a un nouveau rang de cĂ©lĂ©britĂ©s connectĂ©es auxquelles il compte bien associer ses griffes de luxe. Elles sâappellent Rafferty Law, Willow et Jaden Smith, Kaia Gerber ou encore Sistine Stallone. Et sortent tout juste de lâadolescence. Panorama.
La messe est dite. Les couvertures des attendus numĂ©ros de septembre ont prĂȘtĂ© serment de fidĂ©litĂ© Ă une nouvelle gĂ©nĂ©ration de cĂ©lĂ©britĂ©s, progĂ©niture de parents dĂ©jĂ illustres. Kaia Gerber (fille de Cindy Crawford) a dĂ©crochĂ© le magazine Pop, Willow Smith et Kendall Jenner ont incarnĂ© lâĂ©dition Ă thĂšme Snapchat de Garage et Willow a Ă©tĂ© rejointe par son frĂšre Jaden pour les besoins dâInterview. Et mĂȘme Madame Figaro y a succombĂ© en capturant Isabel Adjani accompagnĂ©e de son fils de 21 ans Gabriel Kane Day-Lewis pour lâune de ses couvertures de septembre.
Le magazine Love avait Ă©tĂ© prĂ©curseur en raflant Lily-Rose Depp pour son vitaminĂ© numĂ©ro printemps-Ă©tĂ© 2016. Mais si lâon souhaite remonter jusquâaux prĂ©mices de cette tendance, câest vers Burberry et Romeo Beckham quâil nous faut nous tourner. La campagne de publicitĂ© mettant en vedette le deuxiĂšme fils de Victoria et David Beckham photographiĂ©e pour la griffe de luxe avait crĂ©Ă© le scandale lors de sa rĂ©vĂ©lation en 2013, quand Romeo fĂȘtait tout juste ses dix ans. Et son aĂźnĂ© Brooklyn shoote dĂ©sormais des campagnes pour la marque.
« Les enfants de cĂ©lĂ©britĂ©s sont lâincarnation dâun nom de famille, dâune image et des valeurs hĂ©ritĂ©es. Les marques de mode peuvent ainsi sâadresser Ă une gĂ©nĂ©ration plus jeune Ă travers le nom », explique Barbara De Premilhat, agent de cĂ©lĂ©britĂ©s et conseillĂšre en image.
Lâindustrie de la mode nâen est pas Ă son premier essai. Dans les annĂ©es 1990, des supermodels Ă lâinstar de Linda Evangelista, Cindy Crawford et Christy Turlington se sont vu dĂ©rober leurs couvertures par des actrices hollywoodiennes dont la reconnaissance internationale Ă©tait alors dominante. Leurs couvertures sâaccompagnaient dâune interview exclusive et constituaient un package promotionnel idĂ©al pour soutenir la sortie dâun nouveau film. Les cĂ©lĂ©britĂ©s gĂ©nĂ©raient de plus grandes ventes de magazines, accroissaient la notoriĂ©tĂ© du film de lâacteur, et portaient parfaitement, a fortiori, les vĂȘtements de crĂ©ateur. Une situation avantageuse et symbiotique, si tant est quâil y en ait une.
Mais les temps ont changĂ©. Tout est aujourdâhui rendu tĂ©lĂ©chargeable et les consommateurs dĂ©vorent frĂ©nĂ©tiquement leurs sĂ©ries et films prĂ©fĂ©rĂ©s depuis le fond de leur canapĂ©, si bien que les stars ne brillent plus aussi vivement quâautrefois. Ce que veulent les consommateurs aujourdâhui, ce sont des stars et des ambassadeurs de marques complets. Ceux-lĂ jouissent de lâhĂ©ritage dâun nom de famille emblĂ©matique, mais aussi une reconnaissance sur les rĂ©seaux sociaux qui les rapproche des nouveaux consommateurs connectĂ©s du luxe.
« Les enfants sont plus connectĂ©s que leurs parents, et ils symbolisent une nouvelle gĂ©nĂ©ration digitalisĂ©e. Ă lâĂšre des rĂ©seaux sociaux, le nombre dâyeux rivĂ©s sur leur feed Instagram est essentiel. Instagram, Twitter et Facebook sont les nouveaux outils de publicitĂ©s dâaujourdâhui. Cela signifie pour une marque de mode quâelle peut cibler un panel de followers. Lâimpact est immense et aura une rĂ©percussion incroyable sur les ventes », raconte Barbara de Premilhat.
Le tandem de crĂ©ateurs italiens Domenico Dolce et Stefano Gabbana a Ă©tĂ© la premiĂšre marque de luxe Ă adouber cette nouvelle gĂ©nĂ©ration de cĂ©lĂ©britĂ©s hybrides. Tout comme ils lâavaient fait en 2009, en propulsant les blogueurs Bryan Boy et Garance DorĂ© et les photographes de street-style au premier rang de leur show D&G, les designers ont chamboulĂ© le seating de leur dĂ©filĂ© signature le mois dernier.
Ils ont garni leur premier rang de stars nĂ©ophytes issues de la gĂ©nĂ©ration Y. Ce second jet de cĂ©lĂ©britĂ©s comptait Sistine, la fille de Sylvester Stallone, le fils de Jude Law Rafferty et Dylan Jagger, dont la mĂšre nâest autre que Pamela Anderson. Mais cette fois-ci, la confuse presse internationale, qui nâa pas su mettre un nom sur tous les visages de ces jeunes influenceurs assis, qui plus est, Ă leurs places habituelles, disposaient dâun trombinoscope de quatre pages avec les noms, les photos et une myriade dâinformations (notamment le nombre de followers Instagram de chacun) pour justifier de lâaccueil princier rĂ©servĂ© Ă ces stars Ă©mergentes.
Lâinitiative Ă©tait audacieuse mais tĂ©moignait aussi dâun changement de paradigme au niveau commercial. Lors du show, les rĂ©seaux sociaux ont Ă©tĂ© inondĂ©s dâimages, articles et tweets Ă propos du dĂ©filĂ© et de ses invitĂ©s inattendus. Dominer ainsi les mĂ©dias sociaux nâest pas un exercice facile Ă lâheure oĂč lâespace digital est dĂ©jĂ saturĂ©. LâidĂ©e de la maison de sâattirer dĂšs maintenant les faveurs de ces jeunes influenceurs est Ă©galement futĂ©e. Ou comment en faire des adeptes dĂ©vouĂ©s Ă la marque pour mieux faire suivre leurs followers.